De l’importance du διάλογος
Retour sur la conférence nationale EVMG du 24 septembre et conditions favorisant le dialogue intercantonal – par Pascaline Caligiuri.Le 24 septembre a eu lieu la deuxième conférence nationale EVMG organisée par ZEM CES. J’ai été particulièrement impressionnée par les échanges menés à cette occasion: des personnes venues des quatre coins du pays, occupant des postes divers et ayant des points de vue différents, se sont réunies pour partager leurs expériences. C’est précisément de ce type de dialogue dont nous avons besoin pour l’avenir de la maturité gymnasiale.
Le 24 septembre dernier a eu lieu la deuxième conférence nationale EVMG organisée par notre agence spécialisée. La journée portait sur les «Compétences disciplinaires de base pour l’aptitude générale aux études». Un intitulé qui peut paraître un peu obscur pour les non initié-e-s mais qui a réuni plus de 170 participant-e-s (responsables du secondaire II dans les administrations cantonales, rectrices et recteurs, enseignant-e-s, représentant-e-s d’Universités et de HEP) provenant de 25 cantons.
Ces conférences nationales – comme nos Webinaires – sont organisées avec le soutien d’un groupe de travail réunissant les différents acteurs de la maturité gymnasiale: CESFG, CDGS, SSPES et CDIP. L’objectif est d’accompagner la mise en œuvre dans les cantons des RRM/ORM et PEC révisés.
Au-delà des contenus spécifiques abordés, c’est le terme «dialogue» qui, à l’heure de l’apéritif, semblait résumer au mieux l’impression générale de la journée du 24 septembre («Ihr bringt Personen aus der ganzen Schweiz in Kontakt und in den Dialog.»), faisant écho à notre mandat de prestations où «dialogue» est mentionné 8(!) fois.
Le mot «dialogue» vient du grec ancien διάλογος, composé du préfixe διά, «au travers, par, entre», et du radical λόγος, «parole, raison, verbe». Dans le dialogue, il ne s’agit pas d’argumenter ou d’avoir raison, mais de suivre et de passer au travers différentes paroles. Pour qu’un dialogue soit réussi, il est important que la parole reçue ait du sens dans la réalité du «récepteur».


La réalité que nous partageons avec nos interlocutrices et interlocuteurs est celle de la maturité gymnasiale et la journée nationale du 24 septembre illustre notre engagement à soutenir ce dialogue entre les parties prenantes au niveau suisse. Nous cherchons à créer des conditions propices à ce dialogue intercantonal en suivant ces quelques principes:
1. Implication des pairs
L’échange entre pairs vivant des situations similaires et devant relever des défis communs est inspirant. Même si les contextes sont différents (taille du canton ou de l’établissement scolaire, contexte social ou géographique), le partage d’une même identité professionnelle permet de donner sens à ce qui est transmis et reçu dans un dialogue. L’implication des pairs, détentrices-teurs de l’expertise métier, est un élément central de toutes les activités que nous proposons.
2. Multiplicité des points de vue
Proposer et croiser les perspectives des différents niveaux de gouvernance (national, cantonal, école, enseignement) permet de mieux appréhender les diverses facettes d’une même réalité et de discuter du partage des responsabilités. Quel cadre – légal, réglementaire, organisationnel – doit être posé à quel niveau? Nous proposons systématiquement des exemples concrets provenant des différents niveaux. Ce partage de démarches, de documents, de solutions organisationnelles et financières est alors une source d’inspiration pour les collègues d’un même «niveau» et un soutien pour le dialogue «entre niveaux».
3. Qualité des contenus
Un dialogue de qualité se nourrit aussi de contenus de qualité. Nous encourageons la transmission d’informations venant de la recherche, en proposant des définitions claires et des informations fondées scientifiquement et contrôlées.


4. Gestion du plurilinguisme
Nous prenons soin de trouver des exemples provenant de toutes les régions linguistiques pour illustrer les sujets traités, enrichir les échanges et représenter au mieux les différences culturelles. Par ailleurs, pour dépasser la barrière linguistique qui reste souvent un obstacle bien réel, et améliorer l’accès aux contenus, nous proposons, dans les événements en présentiel ou en ligne, une traduction simultanée. Cela contribue à construire une représentation partagée de la maturité au niveau suisse.
5. Équipe multiculturelle
Ces compétences linguistiques et interculturelles sont une exigence au sein même de notre institution. Nos ancrages personnels dans les différentes régions linguistiques, ainsi que nos profils disciplinaires multiples, nous permettent de créer des ponts entre cantons, entre disciplines et entre groupes d’intérêt.
En conclusion, la conférence nationale EVMG du 24 septembre a fourni une nouvelle occasion d’illustrer l'importance du dialogue dans le contexte de la maturité gymnasiale. En continuant à nourrir ce dialogue et en créant des conditions propices à l’échange, nous espérons soutenir au mieux votre travail dans les cantons dans cette phase exigeante de mise en œuvre des RRM/ORM révisés et PEC qui vous attend.
*Les opinions exprimées par les auteurs invités ne reflètent pas nécessairement la position de la CDIP.