Dès l’école primaire, les échanges jouent un rôle important dans la dynamisation de l’enseignement des langues
En s’appuyant sur les témoignages de plusieurs enseignantes et enseignants, Olivier Tschopp démontre en quoi les expériences d’échange viennent enrichir l’apprentissage des langues et motiver les enfants.Pour oser parler, surmonter ses peurs et briser certains préjugés, les échanges linguistiques dès le plus jeune âge jouent un rôle clef dans l’apprentissage des langues. Pour les écoles pas besoin de se compliquer la tâche, une rencontre d’une journée offre déjà une immense plus-value au sens de la découverte et de l’ouverture à la langue. Et ça fonctionne, arguments et témoignages ci-après.
Pas d’apprentissage des langues sans échange!
Au-delà du slogan qui tend à devenir un leitmotiv dans le débat actuel sur les langues nationales, il est assez facile de démontrer que les échanges renforcent l’apprentissage des langues et contribuent à une meilleure compréhension des cultures de notre pays. Du point de vue des élèves, cela leur permet d’utiliser en situation réelle la langue apprise à l’école, de faire la connaissance de jeunes du même âge qui vivent une autre réalité quotidienne et bien sûr de renforcer leurs compétences transversales (communication, ouverture d’esprit, confiance en soi, adaptabilité, etc.). Et même si les rudiments de langue sont encore basiques chez les élèves, l’expérience d’échange porte ses fruits:
Et ce dès l’école primaire
Comme le soulignent les témoignages rapportés par de nombreux enseignantes et enseignants, organiser un échange à l’école primaire s’avère tout à fait possible. Pas besoin d’imaginer un dispositif compliqué, des rencontres d’une journée, avec un contenu axé sur des jeux «brise-glace» ou des visites en commun, pendant lesquels les élèves communiquent, offrent déjà une immense plus-value au sens de la découverte et de l’ouverture à la langue apprise. La préparation de ce type de rencontres mérite en revanche d’être bien pensée et réfléchie. La première prise de contact par courrier postal ou message électronique reste la norme. Elle peut être suivie par des échanges virtuels autour de projets communs avec de petites contributions dans les deux langues. Une fois que les enfants ont fait connaissance, ils sont généralement très et des rencontres peuvent être organisées. A cet âge, les enfants abordent plus facilement les autres, ont moins d’inhibitions, et sont davantage doués pour la communication non verbale.
Sur le terrain, ça fonctionne
Plus qu’un argumentaire, les témoignages ci-après d’enseignantes et enseignants montrent quels bénéfices elles/ils et leurs élèves retirent de l’expérience. Que ce soit au niveau de la perception de la langue:
de la curiosité d’aller à la rencontre de l’autre
ou encore du bénéfice lié à l’apprentissage de la langue
Disposer d’un cadre cohérent et progressif au cours de la scolaritéa
En résumé les échanges peuvent très bien se pratiquer tôt et se poursuivre ensuite au cours de la scolarité sous différentes formes avec des objectifs spécifiques. Bien au-delà des avantages pour les élèves, l’échange offre aussi aux enseignantes et enseignants de nouvelles opportunités, soit de créer des situations de communication authentiques, de découvrir de nouvelles méthodes d’enseignement et d’élargir leur réseau professionnel
A Movetia, en collaboration avec plusieurs cantons, nous avons imaginé un modèle progressif (Stufenmodell) qui propose aux écoles et aux enseignant-e-s des formes d’échange à privilégier pour chaque degré scolaire.
Le Stufenmodell a été élaboré par le groupe de travail «Échanges nationaux individuels» de la CSSOL’objectif est aussi d’intensifier les contacts au cours de la scolarité au fur et à mesure que les compétences linguistiques se développent, du modèle par groupes à l’échange individuel. Ce modèle pourrait servir de référence et de vision commune en vue de la dynamisation de l’apprentissage des langues et du rôle que les échanges peuvent jouer.
*Les opinions exprimées par les auteurs invités ne reflètent pas nécessairement la position de la CDIP.


